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Maudite soit la guerre

Ce matin dans ma radio, un guignol socialiste était interviewé. Le contenu de son discours, sans doute partiellement induit par la question qui lui avait été posée (le journaliste de radio grand public ne s’intéresse qu’à ça, et ces imbéciles en sont tout aussi friands), était constitué d’une longue diatribe à l’endroit de la France insoumise, faisant assaut de la pureté de ses grands principes républicains, de lignes rouges du terrorisme et de nécessités de clarté des paroles vides.

Il faut bien dire que les insoumis en tiennent une couche, particulièrement épaisse. Mais je reste sidéré par l’insupportable égocentrisme de cette classe politique décadente qui préfère se fouiller les nombrils en se crêpant leurs crânes chauves. Il y aurait tant à dire.

Que ce massacre soit une occasion de repenser à ce qui se passe là-bas et qu’on préfère ignorer ? Nenni. Il est bien plus simple d’affirmer des positions de principe, des postures de façade, de s’affronter en combats de coqs les mieux-pensants que de faire face à la complexité.

Nul contexte, pas la moindre subtilité, aucune mise en perspective de la situation à Gaza, aucun questionnement de la fascisation avérée du gouvernement israélien, pas davantage de rappel des conséquences de sa politique colonialiste, du blocus et des horreurs infligées aux Palestiniens depuis tant de temps.

À droite, ils ont beau jeu. Condamner les agissements d’arabes musulmans leur est si plaisant que les mots sortent tout naturellement. Le PS profite, trouve là un moyen simple de se détacher des trublions inopportuns. LFI se vautre, s’empêtre dans son incapacité à formuler un discours clair.

J’ai lu : « [grâce aux propos de Marine le Pen] le rassemblement national est entré dans l’arc républicain ». L’ignominie de l’affreux ayant prononcé ces mots n’est pas surprenante, mais qu’ils soient parvenus jusqu’à moi signale combien ils sont désormais aisément prononçables. Baie vitrée d’Overton ? Je ne pense pas que la fenêtre s’ouvre davantage. Elle se décale. Certaines positions deviennent inaudibles, certains mots imprononçables. D’autres se normalisent gentiment.

Les stratèges déments du Hamas, les commandants fous-furieux de Tsahal, les auteurs de ces atrocités : qu’ils aillent brûler dans leurs enfers. Et qu’ils cuisent longtemps, ça nous laissera de l’air.

Partout, toujours, les armes tuent et massacrent. Partout, toujours leurs porteurs sont sanguinaires. Partout, toujours, les monstres fabriquent des monstres. Sans relativisme – il existe une gradation dans l’abominable – mais définitivement, j’ai les armées en horreur. Maudite soit la guerre.

Mie à jour —

Là-bas, Israël décrète le siège de Gaza, bombarde, gaze, brûle, évacue, bientôt peut-être annexe la moitié de l’enclave, ajoute le crime de guerre au crime de guerre, l’horreur à la terreur.

Ici, apporter un brin de finesse dans l’analyse reste proscrit. Les manifestations de soutien au peuple palestinien sont interdites avant de pouvoir être imaginées (notre glissade vers les horizons bruns se poursuit, s’accélère). Quelques voies à peine tentent de s’élever, difficilement portées par de trop rares médias, étiquettés « militants » – comme une opprobre.

Là-bas comme ici et presque partout ailleurs, les populations restent prisonnières de fanatiques (là religieux, ici libéraux, nationalistes, autoritaires…) qui ne se soucient nullement des effets délétères de leurs décisions sur ces mêmes populations et font tranquillement avancer leur propre agenda criminel : exploiter, se maintenir au pouvoir, asseoir leur domination et leurs profits. Il est grand temps que cela cesse. Il est grand temps de détruire ces « jeux » du pouvoir et de passer à autre chose. Sans vengeance, mais sans concession, anihiler cette engeance de mort, l’empêcher définitivement de nuire.