Que jogam ço qu’em
Que jogam ço qu’em, nous jouons ce que nous sommes.
Ces mots ont été rappelés hier soir par Matèu Baudoin lors du concert d’adieux d’Artùs. La veille, en discutant avec Laurent et Charlotte, de Cerc (centre de creacion musicau), nous avons parlé de leurs difficultés à obtenir leur label national, ralentis qu'ils sont par la DRAC, qui rechigne à valider et financer les “bouseux”, à plus forte raison peut-être s'ils assument et s’appuient sur leurs racines culturelles, leur folklore, ou en novlangage commun leur “patrimoine immatériel”. Fabriquer de l'intelligence loin des capitales, résister à l'hégémonie culturelle centralisée et anesthésiée, reste un rude combat à mener. Bruno et Seb, de l'Envoûtante, on dit la même chose à leur manière, avec la rage clairvoyante et l'intégrité qui les caractérise. Artus idem. Que jogam çò qu'èm, nous jouons ce que nous sommes, a répété Matèu. Avant eux, Maud Herrera, seule avec son violon et sa voix, a joué dans ce même registre. Enraciné et exigeant. Une avant-garde d'arrière-pays. Les racines affleurent au pied des montagnes, elles sont profondes et leur ; ces gens-là nous le rappellent avec vigueur.
Sur Twitter avant-hier a surgi Radical Rural : « Designers des grandes villes, startupers, entrepreneurs de la tech, après avoir fait semblant de vous intéresser à l’éthique et à la santé, vous vous intéressez maintenant à la campagne que vous appelez “ruralité”. ».
La question m’est posée. J’y réponds et j’y ai répondu, et avec moi mes camarades de la Maison des éditions. Sans esbrouffe et sans prétention, travaillant ici avec exigence, rigueur et engagement.
T’aurais pas vu plus loin si t’avais pas regardé si près.