Demain
Demain ?
Demain, ou presque, je vais voter pour qu’une faille existe dans le mur.
Je vais voter Avenir en commun, France insoumise et Union populaire. Avec comme hypothèse de faire exister une alternative au monde auto-destructeur que nous promettent sans fard la majorité des candidats à la direction des destinées politiques de notre pays. Et notamment les deux qui semblent tout désignés pour le second tour.
J’écoute Jeanne Lee et Ran Blake, The Newest Sound Around, ça fait du bien.
Je suis anxieux, furieux, remué plus que je ne l’aurais souhaité par ces dernières semaines et par la difficulté d’espérer la moindre possibilité, l’infime probablilité d’une fissure dans l’armure de ce système toxique et délétère.
Reclus disait Voter, c’est abdiquer ; nommer un ou plusieurs maîtres pour une période courte ou longue, c’est renoncer à sa propre souveraineté.
Ok, je renonce. Ceinq minutes seulement. Le temps de mettre ce bulletin dans l’urne – et espérer, espérer, que le résultat annoncé, promis et vendu depuis des semaines soit autre.
Espérer qu’existe une alternative, visible pendant quelques jours au moins. La seule (en capacité de s’exprimer) qui propose qu’un demain soit vivable. Qui ose penser l’état du monde et ne se réfugie pas dans le déni. Qui ose quelques objectifs concrets pour bifurquer et trouver des chemins de traverse.
Partiellement et imparfaitement, certes. Le début d’une brèche.
Les camarades de pensée, non-votants ou alter-votants, aussi peu que vous y croyiez, aussi absurde vous semble cette proposition, considérez-la. Le bulletin porte un seul nom, c’est dommage. Je l’aurais bien remplacé par tous les nôtres.
Le camp d’en face est balaise. Les forces de l’inertie ou de la réaction sont puissantes. Mais, si peu que ce soit, un espoir est toujours bon à prendre.