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Le temps de l’été

Bientôt révolu, tellement la rentrée approche, le temps de l’été fut un joli paradoxe, une parenthèse nécessaire et salutaire de mise en oubli des questions quotidiennes.

J’aurais aimé mettre au premier rang de ces oublis les tâches administratives, activités scolaires et professionnelles, questions familiales ou mineurs soucis de santé – toutes choses anodines mises en sourdine pendant un mois ou deux, qui se rappellent gentiment à moi ces jours-ci, mais au fin fond, dans les recoins les plus hantés reste la triste actualité politique, d’ici ou d’ailleurs.

La pente glissante vers l’autoritarisme décomplexé, la lubrification assumée des failles démocratiques au point qu’elles deviennent des gouffres béants, les ouvertures éhontées de toutes les fenêtres à la droite d’Overton s’enchaînent à un rythme effreiné qu’il m’a été à la fois doux et terrible d’ignorer. N’extraire qu’un seul exemple ; autour de nouvelles exactions policières, l’affirmation réitérée ad nauseam de l’impunité des forces de l’ordre dominant, les menaces non voilées de syndicats tous-puissants, la criminalisation des proches et des familles, l’arbitraire immédiat d’une justice aveuglée, l’hypothèse même de « couper les réseaux sociaux », l’accusation de « trouble à l’ordre public » formulée à l’encontre de tout rassemblement et l’assimilation de toute opposition politique au terrorisme font froid dans le dos.

L’épisode cévenol fut une bénédiction, l’escapade basque une réjouissance, le retour en Béarn sera-t-il porteur d’une saine colère ou d’un abattement affligeant ?